Dans cet article, nous explorons l’une des principales tendances en matière de L&D : le microapprentissage. Découvrez ce qu’est cette approche et pourquoi elle est bénéfique, et apprenez quelques bonnes pratiques pour le mettre en œuvre avec succès.
Le Learning & Development des employé·e·s (L&D) est une priorité stratégique pour 2023. Non seulement il aide les employeur·euse·s à combler les lacunes importantes en matière de compétences, mais il joue également un rôle dans le maintien de l’implication des salarié·e·s. Mais à l’ère des plannings chargés et de la surabondance d’informations, il peut être difficile de mettre en place des initiatives de formation efficaces et réalistes.
De plus en plus, les employeur·euse·s remplacent les programmes de formation longs (et souvent peu stimulants) par une approche connue sous le nom de microapprentissage. Mais qu’est-ce que cela signifie réellement et à quoi cela ressemble-t-il en pratique ? S’agit-il vraiment d’un moyen efficace de former et de développer les compétences des employé·e·s ?
Si vous êtes novice en matière de microapprentissage, ou si vous souhaitez mieux comprendre comment l’utiliser, ce guide est fait pour vous. Nous y abordons tout ce que vous devez savoir, notamment :
- Qu’est-ce que le microapprentissage ? Une définition
- Les origines du microapprentissage
- Quelques exemples concrets de microapprentissage
- Quels sont les avantages du microapprentissage ?
- Les meilleures pratiques en matière de microapprentissage
Alors, qu’est-ce que le microapprentissage ? Voyons cela de plus près.
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Qu’est-ce que le microapprentissage ? Une définition
Le microapprentissage signifie littéralement « tout petit apprentissage ». Il s’agit d’une approche brève et courte de l’éducation et de la formation, qui décompose un sujet en petits segments de contenu qui peuvent être étudiés en quelques minutes.
Chaque segment de contenu de microapprentissage est très ciblé et précis, ne présentant que les informations les plus pertinentes et ne couvrant qu’un ou deux objectifs d’apprentissage spécifiques. Cette approche est conçue pour être facilement gérable, stimulante et plus facile à retenir qu’un contenu d’apprentissage long.
Pour mieux comprendre ce qu’est le microapprentissage et pourquoi il est utile, examinons ses origines.
Les origines du microapprentissage
En 1865, le psychologue allemand Hermann Ebbinghaus (🇬🇧) a cherché à comprendre pourquoi nous oublions des informations et comment nous pouvons améliorer notre capacité à les retenir. Il a mené une série d’expériences, en testant sa propre mémoire après différents laps de temps.
Sur la base de ses résultats, Ebbinghaus a produit ce que l’on appelle la « courbe de l’oubli », un graphique qui décrit comment notre rétention d’informations tend à s’estomper avec le temps.
Ebbinghaus a non seulement constaté que nos souvenirs s’affaiblissent au fil du temps si nous ne révisons pas ou ne réapprenons pas les informations acquises, mais il a également découvert que la baisse la plus importante de la rétention se produit juste après l’apprentissage. En parallèle, il a découvert que notre capacité à nous souvenir de certaines informations dépend de la qualité de leur transmission et de leur présentation.
Le microapprentissage est apparu comme un moyen de combattre la courbe de l’oubli en réduisant la charge cognitive (🇬🇧)de l’apprenant·e (en d’autres termes, en ne demandant pas au cerveau d’en faire trop à la fois). La première utilisation connue du terme « microapprentissage » remonte à la publication d’un livre intitulé The Economics of Human Resources, écrit par Hector Correa en 1963. Ce concept a cependant vraiment été adopté au début des années 2000 avec l’essor de l’industrie des smartphones.
Grâce à la possibilité d’accéder à Internet en permanence et à une multitude d’applications mobiles, la consommation de contenus courts à tout moment est devenue la norme. Aujourd’hui, à l’ère de la réduction de la durée de l’attention et des plannings chargés, le microapprentissage est un outil extrêmement puissant et populaire.
Quels sont les exemples de microapprentissage ?
Le microapprentissage prend de nombreuses formes différentes. Bien qu’il s’appuie généralement sur la technologie, vous trouverez également des exemples de contenu de microapprentissage dans le monde réel.
Voici quelques exemples courants de microapprentissage :
- Les infographies : pensez aux fiches d’instructions de sécurité que l’on trouve dans les avions et qui utilisent une série d’images pour vous apprendre certaines procédures de sécurité, ou aux infographies numériques qui résument des faits et des chiffres clés.
- Les applications mobiles : ce sont, par exemple, des applications d’apprentissage linguistique qui utilisent des exercices courts, des quiz et des jeux pour encourager l’apprentissage quotidien en déplacement.
- Les digest d’e-mails : il s’agit de contenus de microapprentissage livrés directement dans votre boîte de réception, comme les e-mails sur le mot du jour envoyés par Merriam-Webster (🇬🇧) qui vous enseignent la signification et l’étymologie d’un nouveau mot chaque jour.
- Les vidéos de microapprentissage : ce sont de courtes vidéos explicatives ou des tutoriels qui présentent un fragment d’information clé en utilisant à la fois des éléments visuels et sonores.
- Les podcasts : voici, par exemple, le podcast « Quick and Dirty Tips for Better Writing » de Grammar Girl, qui enseigne des astuces d’écriture utiles dans des épisodes courts de 10 minutes.
- Les jeux et défis interactifs : il s’agit notamment de cartes mémo, de questionnaires ou de quiz qui requièrent une participation active de l’apprenant·e et peuvent donner lieu à une récompense, comme des points ou des badges.
Quel que soit le format, tout contenu de microapprentissage doit être succinct, stimulant et ne fournir qu’un ou deux éléments clés à retenir.
Quels sont les avantages du microapprentissage ?
Le microapprentissage présente de nombreux avantages. C’est une méthode rapide et ciblée, qui se prête à la flexibilité et à la personnalisation, et qui peut être plus facile (et moins chère) à mettre en place. Examinons quelques-unes des nombreuses raisons pour lesquelles vous pourriez choisir d’intégrer le microapprentissage à votre stratégie de formation continue dans votre entreprise.
1. Le microapprentissage est rapide et efficace
Le microapprentissage s’adapte de façon idéale aux emplois du temps chargés et aux durées d’attention courtes. Il imite la façon dont nous avons tendance à consommer du contenu dans notre vie quotidienne, c’est-à-dire par petites quantités via les fils d’actualité des réseaux sociaux et les notifications push. Il permet également de surmonter l’un des principaux obstacles à l’apprentissage sur le lieu de travail : le temps (🇬🇧). Le microapprentissage est rapide et efficace, ce qui permet de l’intégrer plus facilement au planning d’une semaine de travail.
2. Le micro-apprentissage est plus facile à gérer (et donc moins fastidieux)
Parce qu’il est rapide et concis, la microapprentissage est instantanément perçu comme un moyen d’apprentissage plus facile à gérer et moins fastidieux. 65 % des employé·e·s (🇬🇧) se disent dépassé·e·s par la quantité d’informations présentées lors des cours de formation traditionnels, et 58 % passeraient plus de temps à étudier au travail si le contenu était présenté en plus petits segments.
3. Il laisse le contrôle à l’apprenant·e
Le microapprentissage offre une méthode d’apprentissage flexible et à la demande. Il peut être effectué sur le lieu de travail, à la convenance de l’apprenant·e et au moment précis où il ou elle a besoin de certaines informations ou d’acquérir une compétence particulière. En tant que tel, il offre une expérience d’apprentissage plus personnalisée et continue qu’un cours de formation unique et ponctuel. L’apprenant·e choisit le moment et le contenu qui l’intéressent, en élaborant efficacement son propre parcours d’apprentissage en fonction de ses besoins.
4. Le microapprentissage améliore la rétention des connaissances
Le microapprentissage augmente la rétention des connaissances d’au moins 50 % (🇬🇧) car il joue sur le fonctionnement de notre cerveau. L’apprentissage par petites unités espacées dans le temps aide à faire passer les informations de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme, tandis que des sessions d’apprentissage plus courtes réduisent la fatigue mentale. Il est plus facile, par exemple, de rester concentré·e et impliqué·e pendant cinq minutes que pendant une heure.
5. C’est rentable
Selon l’expert en apprentissage Ray Jimenez (🇬🇧), le microapprentissage réduit de 300 % le temps de développement des contenus d’apprentissage en ligne. Non seulement ils sont plus rapides à produire, mais ils se traduisent généralement par des taux de réussite plus élevés, un apprentissage plus efficace et sont facilement modulables. Dans l’ensemble, le microapprentissage peut être plus rentable que les programmes de formation traditionnels.
Les meilleures pratiques de microapprentissage : 4 conseils pour vous aider à démarrer
Si vous souhaitez adopter le microapprentissage dans votre entreprise, vous devez suivre certaines bonnes pratiques. Explorons-les ensemble.
1. Soyez conscients des limites du microapprentissage
Malgré tous ses avantages, le microapprentissage n’est pas nécessairement la meilleure option pour tous les types de formation. Lorsqu’il s’agit de sujets plus complexes ou à fort enjeu, un contenu court et concis peut ne pas être adapté. Avant de commencer à créer ou à investir dans du contenu en microapprentissage, demandez-vous d’abord si c’est le moyen le plus approprié pour vos objectifs de formation et son contexte plus large.
2. Commencez toujours en ayant un objectif clair à l’esprit
Comme pour tout type d’initiative en L&D, il est important de commencer avec un objectif clair en tête. Définissez exactement ce que votre programme de microapprentissage doit permettre d’atteindre. En d’autres termes, quelles nouvelles connaissances vos apprenant·e·s doivent acquérir ou quelle compétence doivent être maîtrisées à la fin du programme ? Vous pouvez ensuite diviser votre objectif global en unités plus petites et plus faciles à gérer qui formeront la base de votre contenu de microapprentissage.
3. Utilisez la gamification pour encourager la formation continue
80 % des travailleur·euse·s américain·e·s (🇬🇧) pensent que l’apprentissage par le biais du jeu est plus stimulant. Si vous souhaitez encourager un apprentissage continu et régulier, utilisez des techniques de gamification telles que les quiz, les récompenses, les palmarès et les tableaux de scores pour que vos apprenant·e·s restent activement impliqué·e·s et aient envie de poursuivre leur formation.
4. Responsabilisez vos apprenant·e·s
Un des inconvénients potentiels du microapprentissage est que vos employé·e·s peuvent ne pas le percevoir comme aussi formel ou aussi important que les types de formation traditionnels. Vous pouvez remédier à ce problème en responsabilisant vos apprenant·e·s. Fixez des objectifs, utilisez des microévaluations pour suivre les progrès individuels et assurez-vous que vos salarié·e·s savent les raisons pour lesquelles un parcours d’apprentissage donné est nécessaire et utile.
En gardant ces bonnes pratiques à l’esprit, vous pouvez créer des programmes de microapprentissage efficaces et axés sur les objectifs que vos collaborateur·rice·s apprécieront réellement.
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