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Gestion RH

Égalité hommes-femmes en entreprise : et si la France saisissait enfin (vraiment) sa chance ?

Léa Lescure
Publié: 2 mars 2022
Mis à jour: 10 novembre 2022

La pandémie de Covid-19 a chamboulé en profondeur le monde du travail. Les professionnel·le·s, dans leur très grande majorité, se sont vu·e·s obligé·e·s de modifier leurs habitudes et leur organisation pour pouvoir continuer à être opérationnel·le·s. Les mentalités ont largement évolué sur le travail à distance. À travers ce changement, la crise nous rappelle qu’elle n’est pas toujours un moment de creux ou de blocage. La krisis (si l’on veut bien faire un tour du côté des langues anciennes et de l’étymologie grecque), c’est aussi l’action et la faculté de choisir – le temps des ruptures positives. On peut donc légitimement se demander si, oui ou non, la pandémie a réveillé les consciences sur un autre sujet : la Covid-19 a-t-elle été un début de vaccin contre les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes dans le monde du travail ?

Les inégalités ont la vie dure en temps de crise

En mars 2021, un an après le début des hostilités épidémiques, la Fondation des Femmes faisait le point :

  • 21 % des femmes interrogées ont déclaré avoir stoppé leur activité en raison de la crise, soit le double de leurs homologues masculins.
  • 40 % des femmes se sont occupés des enfants plus de 4 heures par jour, contre 20 % d’hommes.

Ce que pointe le rapport, ce n’est pas un problème ponctuel, mais bien une culture de l’inégalité fortement enracinée, prête à résister à toutes les situations.

Le plan de relance lui-même est apparu comme un risque d’aggravation des inégalités, puisque sur les 35 milliards d’euros de plans de relance sectoriels actés en juin 2020, seuls 7 milliards concernaient des emplois occupés principalement par des femmes.

Le constat est d’autant plus alarmant que la population féminine était largement majoritaire aux postes dits « de première ligne » pendant la crise :

  • 91 % d’aides-soignantes,
  • 87 % de femmes dans la profession infirmière,
  • 76 % aux caisses des supermarchés.

La France aurait-elle donc complètement raté son sursaut sur un des enjeux majeurs du 20ème siècle ? Pourtant, au cours des dernières années, l’Hexagone semble avoir réussi à instaurer un peu plus de symétrie entre les femmes et les hommes au travail.

 

Quand la France commence à faire pencher la balance dans le bon sens

Même si l’égalité est encore loin, les entreprises françaises ont su marquer de bons points au cours des dernières années. Il y a 10 ans, la loi Copé-Zimmerman imposait des quotas de 40 % de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance. Depuis, la France a triplé la part des femmes dans les conseils d’administration des entreprises cotées avec un score honorable de 46 %, loin devant la Norvège ou l’Allemagne, pourtant souvent cités en matière d’égalité. 

Le rapport Equileap confirme que la France tire son épingle du jeu en Europe : elle est numéro un, avec un indice d’égalité de 52 %, prenant en compte pas moins de 19 critères relatifs aux questions d’effectifs, de congés parentaux ou encore d’écart salarial.

Mais, une fois de plus, l’embellie concerne uniquement les entreprises du CAC40. Du côté des PME et des petites capitalisations boursières, le pays des Droits de l’Homme ne semble pas tout à fait prêt à ressembler un peu plus au pays des Droits des Femmes.

De trop petits pas dans les petites entreprises

Dans les entreprises non soumises aux quotas – à savoir les structures de 500 salarié·e·s et moins –, la féminisation de la gouvernance ne dépasse pas 25 %, et 17 % pour les Très Petites Entreprises. Quel que soit le secteur d’activité, il semblerait que plus l’entreprise est petite, moins les femmes trouvent une place dans les conseils d’administration. Sans quotas et sans obligation, il n’y a pas de « réflexe égalitaire ».

Côté salaires, en 2020, une femme employée par une entreprise française gagnait toujours, en moyenne, 16,5 % de moins qu’un homme, à compétences et expérience égales. Un chiffre en stagnation depuis 2015.

Des mentalités en manque de modernité

Dans les univers entourés d’une puissante aura de dynamisme, on pourrait s’attendre à ce que le monde de la tech et des start-ups aient une prédisposition à être en avance sur leur temps. Or, le salaire annuel des créatrices de start-ups françaises avoisine les 90 000 euros en moyenne, contre 120 000 euros chez les hommes. En d’autres termes, une start-upeuse est mieux payée qu’ailleurs, mais toujours moins comparé au sexe opposé.

Cela se traduit d’ailleurs par une fuite des talents féminins de la French Tech, passé l’âge de 35 ans : aux inégalités salariales s’ajoutent le poids de pratiques d’un autre temps (teintées de machisme à l’occasion), un manque d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, et la sensation persistante d’un plafond de verre. 

L’apprentissage des langues, terrain de toutes les transformations

Au-delà des seuils et objectifs chiffrés, c’est la mise en place d’une vraie culture de l’égalité qui importe, c’est-à-dire l’acquisition et la transmission, chez les dirigeant·e·s comme chez les salarié·e·s, d’automatismes, d’impulsions et de tendance naturelle à la pratique égalitaire.

Le développement de la compétence en communication, et plus particulièrement l’apprentissage des langues, est sans aucun doute l’une des meilleures portes d’entrée pour amorcer le changement. Ainsi, offrir le même accès aux formations linguistiques pour tous·tes, c’est leur donner les mêmes chances d’accéder à des postes stratégiques. Mais, à tous les niveaux de l’entreprise, c’est aussi proposer de faire l’exercice et l’expérience de la différence des manières de penser et des manières de faire. 

À travers ses formules adaptées à tous les échelons de l’entreprise, Babbel Professional, Babbel Intensive ou Babbel LiveBabbel for Business se propose de guider tous les membres de votre structure dans une habitude saine – celle de la déconstruction des acquis, pour aborder différemment les situations qui semblent définitives. Et tout réinventer !

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Léa Lescure

Content Marketing Manager — Animée par les enjeux d'inclusion, de diversité et de communication dans un contexte interculturel, Léa conçoit la pratique des langues comme un apprentissage de la solidarité – ici au service de l'innovation au travail, de l'épanouissement des employé·e·s et du succès des entreprises.

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